Je vous dis tout !
Tous les variétés de figuiers sélectionnées pour leurs fruits sont des figuiers femelles. Les figuiers mâles, ou caprifiguiers, que l’on peut trouver à l’état sauvage autour du bassin méditerranéen, produisent des inflorescences (pseudo-figues) qui ne sont pas comestibles. Les fruits spongieux et non sucrés de ces arbres tombent avant même d’être consommables !
Au regard de la pollinisation, il existe trois types de figuiers femelles :
. Le type dit « Smyrne » qui est unifère (récolté de fin d’été seulement) et ne produit des figues que s’il est pollinisé par le blastophage, la guêpe pollinisatrice du figuier. Sans pollinisation, les figues tombent avant maturité. Exemple : la variété Sarilop ;
⦁ le type dit « San Pedro » qui est bifère. (deux récoltes par an). La figue fleur, de première saison, n’a pas besoin d’être pollinisée pour mûrir mais les figues d’automne avortent en cas d’absence de blastophage. Exemples : King, Lampeira ;
⦁ le type « commun » qui produit sans aucune pollinisation (⦁ parthénocarpie). Ce sont pratiquement toutes les variétés françaises. Dans ce cas, les graines contenues dans les figues sont stériles et ne pourront donc jamais germer et assurer la reproduction de l’arbre.
A l’intérieur du type « commun », il faut savoir qu’il existe deux grandes sous-catégories de figuiers :
– Les variétés dites « unifères » qui produisent des figues une seule fois dans l’année, sur la pousse de l’année en cours. Concrètement, l’arbre forme de nouvelles pousses, tout au long du printemps et ce nouveau bois se couvre ensuite de fruits, à l’aisselle des feuilles, dans le courant de l’été. Les fruits des variétés unifères commencent généralement à mûrir, à partir de début août à mi-septembre selon les régions (d’abord à la base de la pousse annuelle), et la maturation des fruits se poursuit durant une bonne partie de l’automne (en remontant graduelle le long de la branche), jusqu’au retour du froid et de la pluie. Les figues qui n’arrivent pas à maturité avant ce retour sont perdues.
– Les variété dites « bifères », permettent de répartir la récolte annuelle à deux moments distincts dans l’année. Comme pour les variétés unifères, une partie des fruits se forme sur le bois de l’année en cours, à l’aisselle des feuilles, généralement à la fin de l’été, mais souvent plus tardivement que pour les variété unifères : mi-septembre à fin septembre selon les régions. Cela concerne généralement les deux premiers tiers de la pousse annuelle. Sur le tiers supérieur de la branche, les fruits restent, en quelque sorte, en « dormance » à l’état de « grains de poivres », durant tout l’hiver. Ils vont poursuivre leur maturation à partir du printemps suivant et arriveront à maturité très rapidement en saison estivale, début juillet à fin juillet, sauf s’ils sont détruits par un gèle tardif de printemps.
La séparation entre ces deux groupes de figuiers n’est pas toujours très nette. En réalité, il existe un gradient continu entre des variétés strictement unifères, faiblement bifères ou fortement bifères.