Savez-vous planter le figuier à la mode de chez nous ?
Vous avez sélectionné une variété adaptée à votre climat et à la taille de votre jardin ? Vous avez défini un emplacement optimal dans votre jardin, bien ensoleillé et à l’abri des vents dominants ? Nous allons voir à présent comment réussir la plantation et l’installation de votre nouveau protégé !
Le figuier peut être cultivé sur une large gamme de sols, sable aride et pauvre, riche limon, argile lourde ou calcaire, pourvu qu’il y ait suffisamment de profondeur, de drainage et de nourriture. Le sol sablonneux demi-sec contenant une bonne dose de chaux (calcium et magnésium) est idéal lorsque la récolte est destinée au séchage. Les sols très acides, tels que les tourbières, ne sont pas adaptés. Idéalement, le pH peut être compris entre 6,0 et 7,5. L’arbre est assez tolérant à une salinité modérée : il peut être installé jusqu’en front de mer !
Dans les climats non méditerranéen, la situation idéale est d’être planté protégé des vents du nord : à au moins 50 cm d’un mur exposé plein sud (Les racines n’abîment pas les murs maçonnés à base de ciment) ou protégé par une haie dense ou par le relief du terrain et de préférence plein sud. Dans ces conditions, nous avons vu qu’il pouvait survivre jusqu’à -15°C à -18°C (sans le vent du nord, les racines au sec et avec du paillage).Toutefois, veillez, en le plaçant, au fait que ses racines peuvent endommager les drains et les mortiers maigres.
Le figuier est sensible à l’asphyxie des racines dans les zones saturées en eau. Si la terre est très argileuse et n’est pas assez drainante (eau stagnante en hiver), rajoutez du sable de rivière (la valeur de 10 seaux) ou plantez sur une butte ou les deux à la fois. Ainsi votre figuier, peut être planté sur une butte de terre de 3 mètres carrés, d’au moins 30 à 40 cm de haut, ce qui aura pour effet d’améliorer grandement le drainage.
Avant de planter votre figuier, mettez la motte à tremper une heure à une journée dans un seau d’eau. Si le figuier est un plant à racines nues, préparez et appliquez sur le chevelu racinaire un pralin à base de bouse de vache (50%) et de terre argileuse (50%) déliés dans un seau d’eau. Ce pralin doit avoir la consistance d’un fromage blanc battu. Il permet de remettre les racines du figuier en contact avec un substrat collant et nutritif qui pourra stimuler le développement racinaire.
A la plantation, si le sol est compact, faites un grand trou pour ameublir et oxygéner le sol, idéalement d’un diamètre de 1 mètre et d’une profondeur de 60 centimètres. Grâce à ce grand trou, les racines du figuier pourront plus facilement explorer le sol et s’installer. Il est important de ne pas mélanger les horizons. La terre du dessus doit rester au dessus et la terre du fond doit être remise au fond du trou !
En zone sèche, c’est une très bonne idée d’enterrer le collet de votre figuier de 5 à 40 centimètres pour favoriser l’enracinement et augmenter la résistance à la sécheresse de l’arbre l’été suivant. Vous pouvez également aider votre jeune figuier en aménageant une cuvette d’arrosage pour évite l’écoulement de l’eau en dehors de la zone explorée par les racines.
On peut choisir un arbre en conteneur ou à racines nues sans inconvénient particulier. Il est même possible de planter de grands sujets, âgés de 2 à 10 ans, sans risque majeur sur la reprise ou l’avenir de l’arbre, car l’enracinement du figuier est puissant et rapide, dès lors que l’on arrose correctement le figuier durant les deux premiers étés.
Dans tous les cas, ce qui fera la qualité de votre jeune figuier est la qualité du chevelu racinaire qui ne doit pas chignonner dans son pot. Si les racines de votre figuier se sont enroulées à l’intérieur du pot, il faudra démêler et tailler les racines avant la plantation de l’arbre, et réduire, dans les même proportion la partie aérienne.
La période de plantation revêt une grande importance s’agissant du figuier.
Contrairement à d’autres arbres fruitiers comme les pommiers, poiriers et pruniers qui peuvent se planter à l’automne avec avantage car leurs racines commencent à se développer dés janvier, le figuier lui attend que la terre se réchauffe pour démarrer ses nouvelles racines.
Dans les zones où un gèle d’hiver sous -5°C est à redouter, je recommande de le planter en fin d’hiver, mars étant la meilleur période pour cela. Toutefois, une plantation juste avant l’hiver reste possible en protégeant la partie aérienne de l’arbre avec un manchon de paille, un voile d’hivernage, de la toile de lin ou chanvre, ou une couverture en laine.
Dans les zones méditerranéennes, il est possible de planter votre figuier dès la chute des feuilles et jusqu’à janvier, ce qui devrait lui donner un temps d’avance pour s’enraciner convenablement avant les grosses chaleurs de l’été suivant.
Tant qu’il ne pleut pas, soutenez la croissance de votre jeune figuier pendant les deux premières années en arrosant votre figuier durant l’été, au moins une fois par semaine à raison de 20 litres : le figuier aime l’eau (mais pas stagnante) ; il poussera généreusement et vous donnera une vraie récolte dès la troisième année !
Une fois bien installé, le système racinaire très puissant et développé du figuier l’aide à supporter des conditions très sèches. Ses besoins annuels sont de l’ordre de 600 à 700 mm, surtout au printemps et au début de l’été. Il se plaît cependant beaucoup en conditions plus humides, à proximité d’une rivière par exemple, où sa vitesse de pousse peut devenir impressionnante.
Un désherbage et un paillage soigné au pied de l’arbre, d’une forte épaisseur (80 à 160 litres de bois raméal fragmenté ou bien 20 à 40 centimètres de foin ou de paille) sont très favorables au démarrage puis à la mise à fruits du figuier. Avec l’arrosage hebdomadaire, c’est un des secrets de la réussite !
En fonction de la variété choisie, les distances de plantation conseillées sont de 3 à 6 mètres sur le rang et de 5 à 7 mètres entre les rangs, soit des plantations d’environ 300 plants par hectare. Toutefois, il est possible de planter avec des écartements moindre, si vous choisissez de donner à votre figuier une conduite particulière, ce qui fera l’objet d’un autre article.