Un choix très vaste !
Plusieurs paramètres doivent être pris en compte sachant que dans tous les cas, c’est une très mauvaise idée de faire confiance au hasard.
Le choix d’une variété bien adaptée est l’élément le plus important pour réussir la culture du figuier car les problèmes rencontrés dans votre jardin, avec un cultivar spécifique peuvent complètement disparaître avec un autre.
Quels sont les critères importants qu’il faut savoir combiner ?
I – 1ER CRITERE : LA DIMENSION DU FIGUIER OU LA FORME SOUHAITEE
Elle va déterminer la quantité de fruit que vous pourrez récolter au final, sachant que dans les vergers commerciaux du sud de la France, le rendement à l’hectare est de 20 tonnes dans le meilleur des cas, soit 2 kg par mètre carrés en moyenne.
Si la surface consacrée à cette culture est réduite, la récolte sera nécessairement anecdotique.
Sur une petite forme qui occupe 2 mètres carrés au sol, vous récolterez au mieux 2 ou 3 kg de figues par an, alors que sur un grand figuier qui occupe 50 mètres carrés, au sol, une récolte de 30 à 50 kg par an est parfaitement réalisable.
Il existe des figuiers de grands développement, aux dimensions comprises entre 6 et 9 mètres de diamètre pour 4 à 6 mètres de haut, en l’absence d’intervention de taille. On a, par exemple : Panaché, Noir de Caromb, Dauphine, Grise de Saint-Jean, Bourjassotte noire, Blanche d’Argenteuil, col de dame, etc…
Une majorité de variétés de figuiers sont de taille intermédiaire, d’un diamètre de 4 à 7 mètres pour une hauteur de 3 à 5 mètres, en l’absence de taille. On a par exemple : Ronde de Bordeaux, Violette de Bordeaux, Marseillaise, Sultane, Madeleine de deux saisons, Longue d’août, Eaubonne…
Et enfin, il existe quelques variétés de figuiers de petit développement, de 2,5 à 4 mètres de diamètre pour 2 à 3 mètres de hauteur en l’absence d’intervention de taille. Dans cette catégorie, on trouve par exemple : Pastilière, Dalmatie, Dorée, Osborn prolific, Ischia green, Black Madeira…
Une taille régulière du figuier permet d’obtenir des formes beaucoup plus compactes et ainsi de gagner de la place. On peut conduire un figuier en palmette, adossé à un mur, en cordon simple ou double, en buisson de 2 mètres de haut, sur deux ou trois mètres carrés seulement.
Mais gardez en tête qu’un figuier génétiquement programmé pour un grand développement sera très difficile à contenir dans un espace réduit . Vous devrez lutter continuellement « sécateur à la main », et sacrifier une grande partie de la récolte pour le maintenir petit. Il est de loin préférable de choisir une variété moins vigoureuse.
II – 2EME CRITERE : LE CLIMAT DU LIEU D’IMPLANTATION
En France, la seule zone où les conditions climatiques ne sont pas limitatives est la zone méditerranéenne. Tous les figuiers peuvent être implantés sans restriction et donneront d’excellents résultats, même les plus tardifs et les plus exigeants en chaleur (qui donnent souvent les figues les plus goûteuses et les plus sucrées) telles que : Grise de Saint-Jean, Bourjassotte noire, Col de Dame, black Madeira (une référence mondiale en terme de saveur mais avec une faible résistance à l’humidité).
En dehors de cette zone, il faut prêter attention à 4 facteurs limitants, d’ordre météorologiques :
– Le grand froid hivernal, qui peut endommager votre figuier ou le gèle de printemps, qui faire perdre la première récolte des figuiers bifères,
– le manque de chaleur estival qui peut empêcher la maturation complète des fruits de la seconde récolte,
– l’humidité excessive dans la période de récolte de fin d’été, qui peut faire éclater les figues, le faire fermenter et entraîner une prolifération de moucherons.
Sur cette base, on va distinguer plusieurs zones géographiques.
1ère zone : votre jardin est en zone de basse montagne, ou dans le nord-est de la France
Ces zones se caractérisent par un froid hivernal qui peut être rigoureux et des situations où les gèles tardifs de printemps sont très fréquents.
En théorie, le figuier peut pousser partout où la température ne descend pas chaque année sous -17°C à -18°C. Le figuier peut donc aller assez loin au nord et à l’est et assez haut en altitude, parfois jusqu’à 800 mètres dans les situations les plus favorables.
Toutefois la rusticité du figuier varie grandement d’une variété à l’autre et certaines variétés ont démontré une rusticité très nettement inférieure à la moyenne. Sur certaines variétés, les dégâts sur le branchage peuvent être importants à partir de -5 à -8°C, en particulier si le sol est humide ou si l’arbre est très jeune.
C’est pourquoi, il est important de choisir des variétés qui ont démontré leur grande rusticité, par exemple : Dalmatie, Ronde de Bordeaux, Hardy Chicago (un figuier découvert dans la banlieue de Chicago dans les années 1990), Valeiry (un figuier découvert en Haute-Savoie, sur la commune de Valeiry), Pastilière, Contessina (une variété largement diffusée en Suisse), Osborn Prolific (une variété largement diffusée en Angleterre), Brown Turckey (dont les goût n’est pas exceptionnel, mais de grande résistance au froid), Longue d’Août, ainsi que quelques autres.
Dans cette situation difficile, les figuiers « bifères » n’apportent pas d’avantage particulier par rapport aux variétés unifères, car la première récolte est détruite, la plupart du temps, par le gèle tardif de printemps. En pratique, sans protection spécifique, tous les figuiers deviennent unifères sous un tel climat !
La rusticité peut être nettement augmentée en utilisant des techniques culturales bien spécifiques :
– planter sur une butte de 30 cm de hauteur d’une surface de 1 à 4 mètres carrés, pour améliorer le drainage lorsque le sol est humide en hiver, lourd ou argileux, permet de maintenir à un bon niveau la rusticité globale du figuier.
– en zone froide, éviter les arrosage intempestifs en été qui favorisent la croissance du bois et retardent l’aoûtement et la lignification des branches.
– Conduire le figuier adossé à un mur exposé plein sud. Le mur pourra accumuler la chaleur du soleil et la restituer lors des nuits froides, si le temps le permet, pour créer une sorte de micro-climat autour de l’arbre,
– Conduire le figuier en touffe de faible développement (maximum 2 mètres de haut) plutôt qu’avec un tronc unique, dans le but de permettre la pose d’un voile d’hivernage, ou de coucher les branches du figuier sur le sol, pour les protéger dans un lit de paille recouvert d’une bâche en plastique, jusqu’au retour des températures plus clémentes.
On parle beaucoup de la culture du figuier en bac que l’on va renter l’hiver dans une pièce non chauffée, comme solution ultime aux problèmes de rusticité du figuier. Je ne suis pas très favorable à cette solution car le figuier ne pourra pas rester éternellement dans un pot et les récoltes seront toujours anecdotiques, rapporté au travail à fournir pour maintenir la plante en bonne santé : rempotage, arrosage, taille, fertilisation, déplacement du bac.
Il est de loin préférable d’envisager une conduite en pleine terre, sous serre, avec une forme compacte (palmette, cordeau ou buisson) plutôt que de planter le figuier en bac, quel que soit la variété choisie.
Dans ces zones climatiques, le réchauffement climatique devrait progressivement favoriser la croissance et la fructification des figuiers. Planter un figuier dans cette zone climatique sera un pari gagnant si le climat se réchauffe !
2ème zone : votre jardin est situé en Bretagne ou proche du littoral Normand ou dans le Cotentin
C’est une zone qui se caractérise à la fois par des étés plutôt frais et courts, où la température monte rarement au-dessus de 30°C, et un faible risque gèle sévère, aussi bien en hiver qu’au printemps. Or, les températures de 32 à 37°C sont très favorables au développement et la maturité des fruits du figuier, alors que ces températures sont très rarement atteintes dans cette zone climatique.
Dans cette configuration, il faut donc privilégier les variétés bifères à fort potentiel de figues de printemps, qui donneront en août, comme unique récolte, des fruits apparus au printemps sur le bois de l’année précédente. La plupart du temps, la seconde fructification, sur le bois de l’année en cours, sera perdue, par manque de soleil et de chaleur estivale.
Dans cet esprit, on peut choisir : Dauphine (qui donne autant de figues fleurs que de figues d’automne), Violette Normande, Pors Mabo (un figuier découvert en côte d’Armor), Blanche d’Argenteuil, Pingo de Mel (une figue au goût de miel), Dorée, qui ont toutes une forte proportion de figues de printemps.
3ème zone : Le reste de la moitié nord de la France (région parisienne notamment)
Dans cette zone, on se trouve dans une situation intermédiaire par rapport aux deux situations décrites plus haut. Le froid ne descend généralement pas sous les -12°C, mais la grosse chaleur n’est pas au rendez-vous chaque année, durant tout l’été, pour assurer une maturation complète de tous les fruits portés par l’arbre et un taux de sucre satisfaisant. De même un gèle tardif de printemps reste toujours possible.
On peut donc tenter une culture en pleine terre de variétés tant unifères que bifères à condition qu’elles soient peu exigeantes en soleil et en chaleur pour fructifier.
Outre celles déjà citées , on retrouve, dans cet esprit, des grands classiques tels que : Madeleine de deux saisons, Sultane, Violette de Bordeaux, mais également quelques variétés un peu plus rares mais bien acclimatées pour cette zone : Campanière, Eaubonne, Magnifica Dry…
Ici encore, le fait d’adosser votre figuier à un mur exposé plein sud sans masque ou à un talus, bien protégé des vents froids du Nord et de l’Est, apportera toujours un plus en terme de précocité, de quantité et de qualité des récoltes.
4eme zone : Le grand Sud-Ouest
Dans cette zone climatique, le choix s’élargit largement car les aléas climatiques régressent et les tempréatures estivales montent régulièrement au dessus de 30°C. Outre celles déjà citées, on peut envisager des récoltes plus abondantes et plus régulières portées par des variétés un peu plus exigeantes en soleil et en chaleur telles que : Noire de Caromb, Marseillaise, Salviotte (apte au séchage), Panachée, cul noir, Green Ischia, Hivernanca blanca, etc…
Je ne dois pas finir cet article sans vous parler du problème de l’éclatement des fruits, par excès de pluie ou d’humidité dans le sol.
Certain territoires de l’hexagone, même dans le sud de la France, sont concernés par une pluviométrie importante à partir de mi-septembre ou début octobre, qui peut concourir à la destruction de vos récoltes de figues d’automne par éclatement et prolifération de moucherons. Ce phénomène n’est pas rare, sur le piémont des Pyrénées, dans le Béarn, la Bigorre, ou le pays Basque par exemple.
Si vous êtes concerné par ce risque, il est important de retenir, comme critère additionnel dans votre sélection, la résistance à la pluie, ou la précocité de la récolte des figues d’automne.
Parmi celles citées, les figues les plus aptes à résister à la pluie sont : Dalmatie, Longue d’Août, Marseillaise, Violette de Bordeaux, Panachée, Noir de Caromb, Magnifica Dry, Green Ischia, Eaubonne, Salviotte et cul noir.
Les plus précoces en automne sont : Campanière, Pastilière, Ronde de Bordeaux,
III – 3EME CRITERE : L’USAGE DES FRUITS
En ligne, on retrouve assez peu d’information sur la qualité gustative des figues et leurs usages possibles, en fonction des variétés.
Il est important de comprendre que la qualité gustative des fruits d’une variété donnée, fluctue énormément en fonction de la quantité de soleil, de chaleur et d’eau que reçoit la plante. L’effet « terroir » est très marqué s’agissant du figuier !
En règle général, retenez que :
– plus il y a de soleil et de chaleur, et plus le fruit sera concentré en sucre et en saveurs,
– plus l’arbre reçoit de pluie ou d’arrosages intempestifs au moment de la maturation des fruits, et plus la qualité globale des fruits baisse.
– une variété inadaptée à son lieu d’implantation va porter des fruits qui ne vont jamais mûrir ou encore des fruits d’apparence mûr, mais sans sucre ni saveur.
. un fruit cueilli avant maturé sera souvent d’un goût décevant. C’est généralement le cas des figues vendues dans le commerce, provenant de l’importation, car le fruit, une fois détaché de l’arbre, ne mûrit pratiquement plus.
Pour vous donner des éléments de comparaison, je présuppose donc que chaque figuier est adapté à son lieu d’implantation, qu’il est exposé au plein soleil toute la journée, qu’il ne reçoit pas une quantité d’eau trop importante, en particulier dans les quinze jours qui précèdent la récolte, et que la figue est cueillie à parfaite maturité.
* Les meilleures figues pour le séchage sont Salviotte, Marseillaise, Cul noir, Magnifica dry, Campagnière…
* Les meilleures figues pour la confiture sont Campanière, Goutte d’or, Madeleine des deux saisons, Osborn Prolific …
* Les meilleures figues pour la cuisine et la cuisson sont Ronde de Bordeaux, Violette de Bordeaux, Marseillaise, Noire de Caromb, Violette de Solliès, Grise de la Saint Jean…
* Les figues les plus polyvalentes sont Sultane, Ronde de Bordeaux, Violette de Bordeaux…
Bonjour j ai acheté deux figuiers qui se portent bien, mais apparemment on ne peut pas manger les fruits, ce sont des carcica, j envisage de vous commander des rondes de Bordeaux et des blanches d Argenteuil pouvez vous me conseiller je suis en Bretagne sud, je veux pouvoir faire des confitures et des plats cuisinés avec les fruits merci d avance
Bonjour,
Pour la Bretagne, vous pouvez commander Ronde de Bordeaux et Dalmatie.
Bien amicalement
Stéphane